Un aperçu du métier de paysan-boulanger
Pierre a le mérite d’alimenter régulièrement ce blog via ses textes fluides et ses montages vidéos, alors je tente, comme je l’avais fait début Juillet, de mettre ma touche personnelle : des articles composés principalement de photos – merci Marie-Claire et Francis pour l’idée.
Ou vivons-nous ?
Nous logeons dans un lieu-dit dénommé « Monville » appartement à la commune de Bélaye, dans le département du Lot (46). Notre hôte, Marie y est installée depuis 2 ans comme paysanne-boulangère. Elle habite dans la ferme de son enfance, où se sont également implantés son frère et sa femme depuis 10 ans, comme maraîchers bio.
Vue imprenable, depuis la ferme, sur la vallée composées de collines, forêts de châtaigniers et chênes, vignobles et bien évidemment, de la rivière du Lot.
Lever de soleil devant la serre fraîchement installée
Coteaux depuis la fenêtre de notre chambre où il nous arrive de voir quelques animaux
Point de vue depuis le panorama de la commune de Bélaye
Que faisons-nous ?
Comme Pierre l’a bien expliqué dans ses 2 derniers articles, nous sommes ici avant tout pour découvrir le métier de Marie, trop peu connu du grand public. Il faut savoir que c’est un métier différent de l’artisan boulanger qui achète directement sa farine en sacs. Seule la 3ème partie de cet article le concerne, et plus rarement la partie meunerie.
Artisan-boulanger => FABRICATION DU PAIN A PARTIR DE FARINE* ACHETÉE (* ou rarement de céréales)
V
DEUX APPROCHES DIFFÉRENTES
V
Paysan-boulanger => TRANSFORMATION DE A à Z : DU GRAIN AU PAIN
Trois métiers caractérisent le métier de paysan-boulanger :
1/ PAYSAN-NE
- CÔTE TERRE : Un paysan -boulanger cultive ses champs en semant principalement du blé avant les premières gelées (actuellement nous sommes à la période idéale) et s’occupe de le récolter en Juillet.
Il y a deux jours, Marie a semé du blé sur l’un de ses champs de 3 hectares.
La moisson du Sarrasin, il y a deux semaines.
2/ MEUNIER-E
- LE STOCKAGE : Ensuite, il y a toute la partie stockage et conservation des graines (assez sèches !) avant la transformation en farine.
Transfert du sarrasin au silo à l’aide d’une vis à grains.
Chaque silos comportent différents grains tels que du blé, du sarrasin, des lentilles etc.
- LE TRI :
Avant de transformer le blé en farine, l’étape du tri est primordiale. Pour cela, nous le passons dans 2 machines :
1/ Le tarare : il a pour fonction de séparer le grain de ses parties légères par aspiration au rebond à l’entrée, de ses épis, pailles et cailloux sur un premier tamis, de ses grains non décortiqués et autres grosses graines à travers le second tamis et finalement de ses impuretés plus fines sur de dernier tamis.
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2/ Le trieur alvéolaire : elle sépare le grain de ses graines rondes de même calibre. Cela permet de les répartir dans différents bacs pour une utilisation différentes : beaux grains pour la transformation en farine ainsi que pour semer à l’automne qui suit, et les grains trop petits ou cassés seront distribués aux poules.
On peut apercevoir, en second plan, les silos gris.
- LA TRANSFORMATION
Ensuite, on va fabriquer de la farine avec les grains de blé. Notre hôte a investi dans un moulin à pierre qui transforme en 3h, 35 kg de céréales en 30 kg de farine. Le son (l’enveloppe du grain) est quand à lui mis de côté. Il servira à transformer la farine semi complète en farine complète, en ajoutant plus ou moins de son selon la farine souhaitée.
Le moulin à meule de pierre
Ces acides organiques confèrent une saveur typique et retardent l’apparition de moisissures.
Ils contribuent également à préserver la fraîcheur du pain, en freinant la rétrogradation de l’amidon, responsable du rassissement. Côté santé, il améliore l’assimilation du calcium et du magnésium. Le levain soulage également les personnes souffrant d’une sensibilité au gluten, en le scindant en fragments plus courts.
La pâte à pain est ensuite pliée en porte feuille, avant de la laisser reposer 1h30.
– Allumer le four à bois :
3h30 avant d’enfourner, on prépare le feu. Le four à bois est allumé pour 3h de chauffe. On a besoin de 46kg de bois par fournée pour atteindre la bonne température.
- FAÇONNAGE :
3h avant d’enfourner, on pèse et façonne des pâtons (morceaux de pâtes) en fonction de l’aspect final souhaité : rond ou moulé.
On découpe la pâte à l’aide d’un coupe pâte afin de ne pas déchirer les réseaux de gluten.
On les pèse en fonction des poids souhaités : 500g, 750g, 1kg ou 2kg
Le façonnage est un coup de main à prendre. Marie a mis plus de 2 ans à être à l’aise pour cette étape. Ensuite les pâtons reposent dans des paniers en osier recouverts d’un linge pour maintenir une chaleur stable.
Après 1h de pousse, ils seront prêts à être enfournés.
- NETTOYAGE DU FOUR
15 à 20 minutes avant d’enfourner, les braises et les cendres doivent être enlevées pour déposer les pains à même les briques. A l’aide d’un balai humide, on nettoie et refroidit le four aux endroits les plus chauds afin que la température soit idéales : aux alentours de 220°C à l’entrée et 260°C dans le fond du four.
- ENFOURNEMENT :
A l’aide d’un grigne, Marie cisaille le haut de chaque pain pour éviter qu’ils s’éclatent durant la cuisson. Elle les enfourne un par un à l’aide d’une longue spatule en bois.
- DÉFOURNEMENT
45 minutes à 1h plus tard, les pains sont cuits. On s’en assure en tapotant le dos de chaque pain. En fonction du son, nous savons s’il faut les laisser au four quelques minutes de plus.
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Marie est prête pour aller distribuer les 2 AMAP du coins et le marché.
- NETTOYAGE
Pour terminer, on nettoie le fournil pour éviter que les kilos de farine tombés au sol finissent par moisir.
Impressionnant tas de farine après les 2 fournées du jeudi
Toutes les semaines nous passons 2 journées au fournil :
Mardis de 8h à 16h => 40 kg, soit 60 pains de différentes tailles
Jeudis de 5h à 17h (2 fournées) => 115 kg, soit 172 pains de différentes tailles
En espérant que ces images vous auront données un aperçu de ce métier qui nous intéresse particulièrement. Prochainement, Perre détaillera plus précisément les recettes du levain et de la pâte à venir.
Comme elle est belle cette farine !! Les pains doivent être savoureux. Je les dégusterai avec plus d’attention et de plaisir maintenant que je sais l’amour qui est derrière.
Bisous à vous deux Mireille
Reportage très intéressant. Je peux attester que ce pain fabriqué avec autant d’amour est excellent.
Merci à tous les deux.
instructif & appétissant !! thanks ! 🙂
Wahou ça a l’air génial !! Très intéressant 🙂 ça donne envie de goûter !!! Hehe 😉 C’est vraiment top si vous vous lancez dans ça !!!
J’aime bien tes articles illustrés ! Super intéressant, et vous allez devenir de plus en plus pro 😉
Très réussis tes articles illustrés avec photos /vidéos, Marine! J’ai beaucoup appris,
J’aime déjà beaucoup le pain, encore plus maintenant en découvrant ses secrets de fabrication plein d’attention 😉
Et je ne peux m’empêcher de penser à maman qui aurait beaucoup aimé et aurait été très fière de sa petite fille.
Elle adorait toutes les variétés de pains aussi.
Les grands parents de Papy Jean étaient vendeurs de graines céréales- GP/GM paternel et Boulanger pâtissier- GP/GM maternel des deux côtés de la famille, Marine dans le Berry.
Y aurait-il des transmissions intergénérationnelles ? Amusant …
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